Message de Romanuslupus

Citation :

Le pigeon volait dans la brume de ce premier matin de l'an 1459. Entre le faire travailler ce jour-là et l'envoyer voler dans un tel froid, son expéditeur n'avait pas fait preuve de bons sentiments pour l'animal. Mais celui-ci même ne s'en rendait guère compte: fidèle, le pigeon voyageur ne savait qu'une chose: à son arrivée, il trouverait un endroit où être débarrassé de ce poids à sa patte gauche, et où manger et se reposer.
Le sens de l'orientation de l'animal, comme d'habitude, ne le trompa pas: devant lui, sortant des brumes matinales, apparut enfin le Domaine de Villarceaux, sa destination finale.
Il ralentit, et se mit à descendre progressivement en cercle, se laissant planer. Enfin, il atterrit sur une fenêtre d'un bâtiment du domaine. Son message allait pouvoir être délivré, et lui allait pouvoir se reposer.

A la première personne qui arriva, il tendit docilement la patte, et aussitôt libéré s'en fut à tire-d'aile vers le pigeonnier.
Sur le parchemin plié étaient écrits ces mots, d'une écriture penchée, aux lettres peu régulière mais tout à fait lisibles. L'impression générale était que celui qui avait écrit cela était quelqu'un qui, bien que sachant pertinemment comment écrire, n'en avait pas -ou plus- l'habitude...

Citation:

Ma très chère Tartine, mon très cher Armaury,

J'espère que cette lettre vous trouve en bonne santé, tous deux. De fait, je vous souhaite une excellente année, une bonne santé, et beaucoup de bonheur en toute chose que vous entreprenez. Je souhaite que tout se passe bien à Compiègne, pour vous et les autres compiègnois.
Je ne sais si vous avez eu des nouvelles de Chpiot, aussi je vais immédiatement vous en donner, ayant reçue une lettre voici peu de temps: elle a passé Dijon, depuis quelques jours déjà, à destination de Belley, en Savoie. Elle et les sires Légolas et Robin (et Péka aussi, bien sûr) semblent bien se porter. Toutefois, je m'inquiète, car Chpiot a laissé entendre qu'elle rejoindrait peut-être les affrontements; il en va de même pour sire Robin. Je les ai enjoints à ne pas faire cela, mais l'on ne sait jamais...

En ce qui me concerne moi-même, je vais plutôt bien. Nous voyageons doucement, à notre propre rythme. Je suis arrivé à Dijon voici déjà deux jours, et nous partirons sans doute ce soir de nouvel an. Phelia se porte assez bien, malgré une grande fatigue causée par l'enfant à venir.
J'ai rencontré voici deux jours Angelyque de la Mirandole, la duchesse de Bourgogne. Si l'on exclu les coups de lattes qu'elle est capable de distribuer à tour des bras à ses proches qui la contredise ou la contrarie, c'est une femme très avenante et sympathique. Ce voyage me plaît toujours plus, malgré certaines désillusions dans certaines villes, et certaines contrariétés lors de certaines rencontres. De fait, il m'arrive de songer à poursuivre cette vie sans cesse, et revenant de temps à autre dans notre bonne ville de Compiègne...qui sait ? L'avenir demeure toujours plein de choses magnifiques, même lorsque l'on a une expérience de la vie déjà solide...

C'est là que je termine d'écrire. Je vous souhaite encore une fois d'être en bonne santé, surtout pour Tartine, vu son état.
Recevez le témoignage de toute mon affection et de tout mon dévouement,

Lupus.

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Un mignon p'tit louveteau, deux mignons p'tits louveteaux, trois mignons p'tits louveteaux...une...une...meute d'adultes affamés ???